LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1944

 LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE DEPUIS 1944

I LES DEBUTS DE LA COOPERATION ECONOMIQUE MONDIALE 1944 1971

A UNE INITIATIVE AMERICAINE

Les américains estiment que sans une coopération économique mondiale ,une paix durable est impossible .Ils redoutent le communisme et veulent une reconstruction du monde dans le cadre du capitalisme libéral.

L'Amérique est la première puissance mondiale en 1944.Ils produisent 50% du PIB mondial et 66% des réserves d'or mondiales.

B LES ACCORDS DE BRETTON WOODS

Ils sont signés en juillet 1944 à l'initiative de deux économistes l'anglais Keynes et l'américain Dexter White par 44 pays.

Ils mettent en place des accords financiers et commerciaux censés réguler l'économie mondiale.Le système repose sur trois institutions :

Un nouveau système monétaire internationalSMI qui fait du dollar la seule monnaie convertible en or.(cela permet d'éviter les dévaluations sauvages des Etats)(35dollar égale 1 once soit 31,1g d'or)

Un fond monétaire international FMI qui secoure les Etats en difficulté financières sans qu'ils soient obligés de toucher à leur monnaie définie en or ou dollars.Cela stabilise le change et donne confiance aux investisseurs qui stimulent l'économie

Une Banque Mondiale capable de financer la reconstruction des pays ravagés par la guerre.

L'accord de Bretton woods sera renforcé en 1947 par le plan Marshall qui versera aux européens 13 milliards de dollars entre 1948 et 1952 gérés par l'OECE(organisation européenne de coopération économique.)L'éfficacité de l'OECE provoquera sa mutation en OCDE(organisation de coopération et de développement économique en 1960).Elle intègre progressivement tous les pays démocratiques à économie de marché isolant les pays communistes.

C VERS PLUS DE LIBRE ECHANGE ET D'AIDE AU DEVELOPPEMENT

Les accords du GATT(general agrement on tariffs and trade) sont signés en 1947 à Genève par 23 pays représentants plus de 50% du commerce mondial.Leur but et de favoriser le libre-échange par une baisse des droits de douane.C'est aussi un forum favorisant des accords commerciaux multilatéraux entre états.

(échec cependant de l'OIC organisation internationale du commerce fondée à la havane en 1948 par 53 pays non ratifiée par les EU en 1950)

Les pays pauvres demandent en vain dans les années 1950 une aide au développement.Les pays riches vont finalement y répondre vu la décolonisation et la peur qu'ils basculent dans le communisme.L'OCDE lance en 1960 un programme d'aide au développement.La banque mondiale finance des infrastructures et accorde des prêts sans intérêts pour améliorer les systèmes de santé et d'éducation.L'ONU crée le PNUD(programme des nations unies pour le développement)en 1966 favorisant les dons et la CNUCED(conférence des nations unies pour le commerce et le développement)en 1964 facilitant l'accès des produits des pays pauvres aux pays riches.Les pays en développement se regroupent au sein du G77 regroupant 77 pays en 1964 qui militent pour un nouvel ordre économique mondial modifiant les règles du commerce international en faveur de leurs intérêts via la CNUCED

II LA COOPERATION ECONOMIQUE MONDIALE MENACEE 1971 1991

A UN SYSTEME ECONOMIQUE MONDIAL DE PLUS EN PLUS INSTABLE

La balance des paiement des Etats-Unis est en déficit croissant dans les années 1960.Cela s'explique par le coût de la guerre froide(Vietnam) et les investissements à l'étranger des firmes américaines.Les Etats et les entreprises perdent confiance dans la valeur du dollar alors que les stocks d'or diminuent.

En 1971 Nixon stoppe la convertibilité du dollar en or et le dévalue.Dès 1973 la valeur des monnaies fluctue librement ce qui entraine une insécurité monétaire.

Parallèlement la croissance des pays développés diminue.C'est La fin des trente glorieuses.En effet grâce au libre échange les firmes multinationales délocalisent leur production dans les pays à bas salaires en développement.L'inflation s'accélère,la production et la demande reculent.Le chômage devient massif.Les Etats deviennent protectionnistes.

B LES GRANDES PUISSANCES AU CHEVET DE L'ECONOMIE MONDIALE

Le G7 est créé en 1976 pour résoudre les difficultés de la gouvernance mondiale.C'est un groupe de discussion et de coopération entre les 7 plus grandes puissances économiques de la planète.Etats-Unis,Japon,RFA,France,Italie,RU,Canada (devient G8 en 1998 avec la Russie).Le but est de se concerter sur l'action de la banque mondiale du FMI et du GATT.Priorité est donnée aux questions monétaires,à l'inflation l'emploi l'aide au développement et la gestion des énergies.

Les résultats du G7 sont médiocres car il est perçu comme un club de pays riches qui l'utilise surtout pour se prémunir de la concurrence des pays en développement.De plus aucune sanction n'est prévue.Le GATT n'empêche pas des pratiques protectionnistes comme les quotas d'importations.L'agriculture et les services échappent à la libre concurrence.

CLA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE FACE AU TRIOMPHE DU NEOLIBERALISME

Le néolibéralisme se développe encouragé par l'amérique de Reagan et l'angleterre de Thatcher:.

Il s'agit de déengager l'Etat de l'économie.C'est la dérégulation qui supprime le contrôle sur les acteurs financiers et les entreprises pour encourager l'innovation et l'emploi.On supprime des impôts et diminue les services publics et l'Etat providence.Du coup,les capitaux et l'économie échappent au contrôle des Etats.La gouvernance mondiale s'en trouve affaiblie.

Parrallèlement dans les années 80 les pays pauvres ne pouvant plus rembourser leurs dettes accumulées doivent se tourner vers le FMI.

Le FMI devient alors un acteur majeur de la gouvernance mondiale.Son nouveau rôle est de leur prêter de l'argent en échange de plans d'ajustement structurels.PAS.Il s'agit d'assainir l'économie en privatisant et réduisant les dépenses publiques tout en favorisant les entreprises et investissements étrangers.

III LE RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE ECONOMIQUE MONDIALE ET L’ESSOR DE SA CONTESTATION 1991 A NOS JOURS

ALES NOUVEAUX ACTEURS DE LA GOUVERNANCE MONDIALE

(Ainsi le système économique instauré au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale s'effondre dans les années 1970. La gouvernance mise en place par les accords de Bretton Woods ne permet pas de contenir la crise qui frappe l'ensemble de la planète dans un contexte de mondialisation accrue et de triomphe du néolibéralisme. Aujourd'hui, la gouvernance économique mondiale semble impossible malgré certaines avancées.)

Les effets négatifs de la mondialisation et de la libéralisation de l'économie, ainsi que les politiques de rigueur imposées par les grandes puissances et institutions internationales sont de plus en plus critiqués. En effet, à la fin des années 1980, des mouvements altermondialistes critiquent la façon dont le FMI et la Banque mondiale imposent le libéralisme qui a des conséquences morales et environnementales négatives. Ainsi, lors des sommets du FMI, de l'OMC ou du G8, les altermondialistes manifestent. A partir des années 1991, les BRICS contestent de plus en plus le leadership des pays du G8 (de 1998 à 2014 c’est la Russie qui s’ajoutent au G7) A partir de 1999, les BRICS obtiennent la réunion d’un G20 (ils obtiennent la baisse des subventions agricoles des pays riches). La contestation enfle. Depuis 2001, le cycle de Doha n’a toujours pas abouti puisque l’Union Européen et l’Amérique font obstruction. Il y a une forte opposition contre le néo-libéralisme et la mondialisation : les altermondialistes. A toutes les réunions du FMA : les altermondialistes manifestes.

La mondialisation et la libéralisation de l'économie accroissent l'instabilité et les crises financières qui deviennent de plus en plus fréquentes. Un État peut se retrouver en faillite parce qu’il n’a plus de prêt ou d’investisseurs, y compris les États les plus puissant tel que les États-Unis où à eu lieu la crise des subprimes (2007 – 2008) : le système bancaire américain s’effondre après avoir investit et distribué des crédits au delà de leurs avoirs réels. La crise bancaire se diffuse en Europe, nécessitant l'intervention des 2tats pour renflouer les établissements bancaires mais cette intervention aggrave l'endettement des États, provoquant la crise des dettes souveraines (Grèce ; Espagne etc)

Ces crises montrent la nécessité d'une gouvernance économique mondiale. Ainsi, pour faire en partie face aux crise, on met en place l’OMC crée en 1995 (l’organisation mondiale du commerce) dans le but de remplacer le GATT et qui s’occupe de l’agriculture et des brevets d’invention. Elle défend le développement durable et peut sanctionner les États qui contreviennent aux décisions de l’OMC. L’OMC a une influence restreinte puisqu’il y a des accords régionaux internationaux tels que le MERCOSUR par exemple. De même en 2009, les chefs d’États et de gouvernements des 19 plus grandes puissances économiques mondiales, ainsi qu'un représentant de l'Union européenne créent le G20 pour tenter d'enrayer cette crise en reformant un système financier international. Il prend ainsi des décisions pour lutter contre les paradis fiscaux et pour contrôler les activités de marché, afin de réduire les risques de faillites. Mais le G20 ne peut faire que des recommandations et n'a aucun pouvoir contraignant. Les résultats sont modestes.

CONCLUSION

La gouvernance mondiale a été créée par les États Unis en 1944 par les accords de Bretton Woods. Elle s’est trouvée en crise à partir des années 1970 en raison des chocs pétroliers et de la montée des déséquilibres financiers américains. Aujourd’hui, la gouvernance est de nouveau d’actualité depuis 1991 suite au succès du néolibéralisme (chute du bloc soviétique). Parallèlement, on assiste à une montée de la contestation par les BRICS et par des organisations indépendants comme les altermondialistes. La gouvernance économique s'est tout de même ouverte aux pays émergents mais se fait toujours sous la direction des principales puissances économiques mondiales. La gouvernance économique mondiale peine a s'équilibrer et marcher correctement malgré quelques progès. La récente élection à la présidence des États-Unis de Donald Trump, qui a axé sa campagne sur la nécessaire domination américaine et le refus de tout ce qui pourrait limiter sa puissance, va assurément fragiliser les tentatives de coopération et de gouvernance mondiale.